Comment créer le business plan pour son restaurant ?

La France compte actuellement 175.000 restaurants, dont 638 établissements étoilés, et un chiffre d’affaires annuel de 35,6 milliards d’euros. La reprise pour le secteur dans l’Hexagone commence à se voir. De plus en plus de Français souhaitent aujourd’hui diriger un restaurant. Avant de se lancer dans un tel projet, il faut mettre en place un business plan. Comment rédiger un plan d’affaire organisé et soigné ?

Faire une étude de marché

Un business plan est indispensable lors de l’ouverture d’un restaurant. Son élaboration commence généralement par la réalisation de l’étude du marché. L’objectif est de s’assurer qu’il existe un potentiel commercial sur l’emplacement envisagé. Cette première analyse aide le futur restaurateur à connaître le contexte économique du secteur.

Voici quelques exemples de questions à étudier dans le cadre d’une étude de marché.

  • Comment est-ce que le secteur de la restauration a évolué durant ces dernières années ?
  • Quelle est la période favorable à l’ouverture d’un tel établissement ?
  • Quel est le nombre de restaurants ouverts et combien ont fermé ?
  • Combien un ménage français est-il prêt à dépenser (en moyenne) au restaurant ?

Après avoir étudié les tendances, la deuxième étape consiste à analyser les demandes et la clientèle. L’objectif ici est double. D’un côté, cela permet de certifier que l’entreprise répond aux besoins des consommateurs. De l’autre côté, c’est un moyen de faire correspondre l’offre aux attentes des clients.

Une enquête sur terrain est donc requise. Les questionnaires soumis aux consommateurs permettent de récolter un maximum de données. Après l’analyse de la demande, vient l’étude de la concurrence. Cette étape est vitale pour se démarquer des restaurants existants et mettre en avant les atouts du nouvel établissement.

Recherche d’un local

La conception du business plan passe également par la recherche de l’emplacement du futur restaurant. Ainsi, pour créer son entreprise dans les meilleures conditions, le restaurateur privilégiera une zone suffisamment passante.

L’établissement profitera ainsi d’une bonne visibilité. Autre point important, le restaurant doit disposer d’un accès facile pour les voitures comme les bus. Pour ceux désirant attirer les professionnels durant leur pause-déjeuner, il vaut mieux s’installer dans une zone industrielle.

En revanche, pour satisfaire des clients en quête d’un endroit unique, celui-ci doit disposer d’un panorama atypique. Par exemple, un restaurant près d’un cours d’eau a un atout certain. Enfin, il est possible de reprendre un restaurant afin de profiter d’un local aménagé et d’une clientèle déjà présente.

Trouver un local est conditionné par le financement. Comment fixer le coût alloué à un local destiné à la restauration ? La réponse est simple : il faut établir un prévisionnel. Ce document indique les estimations en termes de revenu, le montant des travaux, la quantité de couverts servis, etc.

En outre, avant de choisir un local, les travaux à faire doivent correspondre au budget défini dans le prévisionnel. Néanmoins, si le local sélectionné requiert des travaux conséquents, cela peut rester rentable, surtout avec un prix de vente intéressant.

Pour finir, la recherche d’un local dépend de la surface disponible. Répond-elle aux ambitions du restaurant ? Concrètement, un restaurant doit pouvoir contenir 3 espaces différents : la cuisine, la salle à manger et le stockage des matières premières et des ingrédients.

Le concept du restaurant

Avant le montage du projet, il convient de choisir le concept. Cela rentre dans la stratégie de marketing de l’entreprise. Format de la restauration, type de gastronomie proposé, etc. Il est important de décrire avec précision le concept. Le but est à la fois de se démarquer de la concurrence mais aussi de séduire les investisseurs.

Dans le choix du concept, il faut d’abord définir le type de restaurant projeté. S’agit-il  d’un établissement classique, à thème ou d’un fast-casual (à emporter ou à consommer sur place) ? Vient ensuite le type de cuisine servi dans l’établissement : cuisine gastronomique, plats du terroir, spécialités indiennes, végétariennes ou végétaliennes, etc. ? Si le menu existe déjà, il faut le joindre en annexe au business plan.

Quel genre de clientèle est ciblé ? Les tarifs sont-ils dans la fourchette haute ou accessibles à tous ? Quelle est l’ambiance générale du restaurant, décontractée ou chic ? Quelle décoration est envisagée ? Quel est la tenue vestimentaire imposée aux salariés ? Quoi qu’il en soit, l’essentiel est que l’établissement possède une identité qui lui soit propre.

Au-delà de donner un aperçu du futur restaurant, le concept permet aussi d’estimer les coûts et les bénéficies réalisables. Enfin, attention également à bien indiquer dans le business plan les origines du projet et les motivations de l’entrepreneur.

Structure juridique

Une autre étape importante dans la conception d’un restaurant se rapporte au statut juridique de l’entreprise. Il est défini en fonction de la taille et du chiffre d’affaires prévisionnel. C’est un choix à effectuer avec minutie.

Les statuts juridiques Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et Société A Responsabilité Limitée (SARL) sont les plus courants. Près de la moitié des restaurants français privilégient ces deux formes juridiques. Viennent ensuite les formes de société individuelle (EI, EIRL, etc.). Elles constituent plus de 40 % des établissements de restauration.

La Société par Actions Simplifiée (SAS) et la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) se trouvent en fin de classement. Elles représentent ainsi 8,9% des professionnels du secteur. Les autres statuts juridiques ne représentent que 1,7% des restaurants.

En outre, ces formes juridiques ont chacun leurs spécificités. Par exemple, pour bénéficier du statut juridique SARL, le restaurant est administré par un ou plusieurs gérants (associés ou non). Son principal atout réside dans sa structure simple. En effet, son capital est partagé entre les associés (deux au minimum). Il n’y a pas de montant minimal. Cela signifie qu’il est possible de créer ce type de société avec seulement 1€ en guise de capital.

L’EURL, aussi appelé SARL unipersonnelle, est une variable de la SARL. La différence c’est qu’il n’y a qu’un seul associé. À l’instar de la SARL, le dirigeant a droit à une protection sur ses biens personnels. C’est un avantage certain en cas de faillite du restaurant. Pour ce qui est du régime fiscal de l’EURL, l’entreprise a le choix entre l’impôt direct basé sur le revenu et l’impôt sur les sociétés (IS).